Coup de coeur

La bossue

Sao Ichikawa
Globe, Paris 14.00 
Paru le 03/09/2025

Un coup de cœur qui n’est pas un livre destiné à tout le monde. Une lecture qui se mérite, une expérience qui pulvérise toutes zones de confort et exige une véritable ouverture d’esprit. Si vous cherchez pathos ou Téléthon, passez votre chemin. Si vous comptez sur une claque, des pages à lire en apnée et une prise de conscience digne de ce nom : vous êtes au bon endroit.

L’héroïne est comme son auteure, atteinte de myopathie congénitale. Une vie drastiquement restreinte où il faut composer avec des souffrances constantes, un fauteuil roulant, un aspirateur à mucus, une bonbonne d’oxygène et une trachéotomie définitive. Une vie où les impossibles sont légions et les besoins les plus communs demeurent inassouvis. Shaka, une femme dont le corps se recroqueville peu à peu sur lui-même, conserve néanmoins un espace bien à elle où les idées fusent. Parce que rien, pas même ce que la société ou la médecine lui refusent, ne peut l’empêcher de fantasmer, d’écrire et in fine, peut être parvenir à ce qu’elle désire le plus…

Aucune larme : elle ne nous en laisse pas le temps. Un roman provocant à l’humour décapant, dont j’imagine à peine les retentissements dans le Japon, où les personnes handicapées sont des parias que l’on confine avec soin. Pourtant une femme ose remettre les pendules à l’heure sur le sexe, la considération, la place de la littérature, ce qu’elle est incapable d’offrir, à la différence du monde du sport : une véritable inclusion pour celles et ceux qui n’ont jamais eu la chance d’une vie sans machine pour survivre. Un premier roman qui rue dans les brancards et obtient le prix Akutagawa, la plus haute distinction littéraire au Japon en 2023, avant d’être sélectionné à l’international pour le Booker Prize 2025. Maintenant, c’est à vous de prouver que vous méritez de telles pages. Pour ma part, il siège d’ores et déjà dans mon top 5 de la rentrée littéraire*.

* Certains livres m’ont fait perdre un temps fou avec des auteurs dont les livres ne sont qu’une énième rotation autour de leur nombril. Pour certains, la thérapie coûte plus cher que la publication d’un ouvrage. Il faut prescrire Ichikawa, une humaine qui ne se plaint jamais et qui pourtant chevauche, avec bien plus d’audace, les frontières du politiquement correct.

Le mot de Marlène

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