La fille du grand hiver

Il est indéniable qu’un livre est une rencontre. Bonne ou mauvaise, elle laisse une empreinte plus ou moins pérenne chez son lecteur. Concernant La fille du Grand hiver, je sais qu’Isabelle Autissier, tout comme Arnarulunguaq, sont désormais gravées en moi et ce pour toujours. Ce fut entre la gifle et le coup de foudre. J’en suis restée sans voix et bégaye encore lorsque je tente d’en parler à la librairie.

Début du siècle dernier dans le Grand Nord canadien, nous sommes dans la neige et le drame s’ouvre dès les premières pages : la faim, la peur, l’arrivée imminente de la mort d’une petite fille de sept ans. Un souvenir indélébile, qui devient le leitmotiv de l’existence d’Arnarulunguaq. Avoir échappé au sacrifice lui donne le droit, peut-être même le devoir, de savourer pleinement la vie.

Nous découvrons une véritable communauté inuite et c’est un bonheur de plonger dans les détails concrets qui régissent cette vie hors normes, au cœur d’une nature aussi somptueuse qu’impitoyable. On grandit, on rit, on mange et on chasse à ses côtés. Puis la grande Histoire croise son chemin et nous la suivons en traîneau, lorsqu’elle part avec Knud Rasmussen pour rencontrer d’autres communautés inuites. Simple, net et bouleversant !

PS : J’ai refermé ce livre un nombre incalculable de fois, le temps de quelques secondes, afin de me projeter dans ces nombreux paysages. Les descriptions de l’auteure sont fécondes et constellent habilement ses propos.
PPS : Un ouvrage pour tous ceux fascinés par leurs semblables qui vivent pourtant autrement. Merci Isabelle Autissier pour ce trésor, même si depuis, la neige ne m’a jamais autant manqué.

Le mot de Marlène