Le buveur de brume

Depuis 2018, Stock propose ce concept que je trouve absolument génial : un auteur passe une nuit au sein d’un musée. Nous retrouvons ici Guillaume Gallienne à Tbilissi pour une nuit dans la galerie nationale d’art de la capitale géorgienne.

Pourquoi ce choix ? Car il compte retrouver le portrait de la princesse Mélita Cholokashvili réalisé par le peintre réaliste Savely Savine. La grande dame n’est autre que son arrière-grand-mère. L’ouvrage est une ode à la famille, à l’histoire de la Géorgie son pays de cœur, à ce noyau familial constamment en exil depuis l’arrivée des rouges dans ces contrées aussi orthodoxes, que sophistiquées puis sauvages. Un monde d’hommes dont les femmes n’ont aucun souci à maintenir les rênes tout en jouant la comédie patriarcale afin de ne pas trop entacher les traditions.

Cette nuit est si courte et intense à ses côtés, ensemble nous longeons la vie de sa famille, ses peurs, ses lectures. C’est un bonheur de parcourir des citations de théâtres classiques, des brides de Tanizaki, de Tolstoï, une énumération de peintres russes de la moitié de 19ème. Saupoudré d’un humour propre à Gallienne.

Une lecture plaisante, fluide, vivante. Un texte généreux en détails, en confidences. Un beau coup de cœur, parce que l’émotion et l’honnêteté de l’auteur sont plus que palpables. Un très bon et beau moment de lecture que je souhaite à tous !

Le mot de Marlène