Les aventures de Thomas More Vol. 1 Les enfants perdus

La lecture d’un avis se doit d’être dans la continuité, si ce n’est le fragment de l’expérience que nous faisons ensemble lors de votre passage chez nous. C’est pourquoi, je vous écris tel que je m’exprime et justifie de ce fait cette introduction, puisqu’elle est en tous points celle que j’invoque lorsque vous m’invitez à parler de François Sureau à la librairie : « François Sureau ? Vous voyez le soleil ? Au-dessus, il y a Sureau. »

Donc, un Sureau c’est une espèce en voie d’extinction, un homme aussi brillant que cultivé, dont les citations n’ont d’égales que son humilité. Ajoutez au portrait, une vie qui en contient mille et un invétéré fumeur de pipe. Oui, la prestance c’est comme le romantisme ou le punk : ça ne meurt jamais.

François Sureau est un homme dont les mots éclairent au lieu d’éblouir. Un puits de connaissances qui a l’élégance de semer sa myriade de détails tels des cailloux que vous êtes ravis de voir submerger vos souliers. Il est question de partage, de découverte et d’autant plus dans ce polar.

Les enfants perdus est une véritable déclaration d’amour au genre. Un récit fluide, historiquement fourni, doté d’une intrigue passionnante et cerise sur le gâteau : elle est ici sertie et couronne un héros énigmatique. Ne se nomme pas Thomas More, qui veut. Ajoutez une dent de sanglier, une femme vêtue en nonne et sans vie, un Rimbaud, les hussards de Napoléon III, une pierre d’obsidienne, un roi de Prusse, une France en pleine déculottée : le décors est planté. Et il n’a jamais été aussi agréable d’être aux côtés d’un personnage aussi mystérieux. Thomas More n’est pas la copie de. Thomas More est une nouvelle référence que l’on siège auprès d’un Sherlock Holmes, d’un Vidocq ou d’un Dupin, d’un professeur Langdon, ou encore d’un William de Baskerville. C’est court, c’est plaisant et Dieu merci ce n’est que le premier tome.

PS : j’ai adoré les annonces déclamées en chapeau au commencement de chaque chapitre, on retrouve le goût de notre homme pour la bande-annonce et les séries policières.
PPS : Lisez Sureau, vous pourrez enfin nommer un immortel, un homme de lettre, un soldat, un humaniste, un homme encore capable de déclamer à qui mieux mieux des vers d’apollinaire tout comme le chant des partisans.

Prenez soin de vous, mangez des livres.

Le mot de Marlène