Coup de coeur

Rebecca : dans l’ombre d’Hollywood

Michel Moatti
Hervé Chopin éditions Roman 19.50 
Paru le 07/05/2025

L’auteur nous plonge sur les plateaux des studios Selznick avec un tel sens du détail que l’on a l’impression de réellement s’y retrouver et ce, guidé par sa narratrice, la fascinante Judith Anderson. Ces pages regorgent d’explications, de secrets, de contextes historiques et cinématographiques, jusqu’aux minutes précises de certaines scènes (oui notre auteur est aussi brillant que pointilleux).


Je sais ce que je nomme ici le monstre. C’est bel et bien cette industrie qui a consumé des générations entières de femmes, premières victimes papillons face aux géants du cinéma, projecteurs plein fard sur leurs ambitions, fantasmes et espoirs. Je n’oublie pas la lecture de cette page 30 que je trouve terrifiante. La notion de sacrifice pour un rêve n’a jamais eu si peu de limites : si vous n’étiez pas prise au casting alors il y’avait la prostitution dont on ne vous renseignait jamais les tenants et aboutissants. Si vous n’étiez pas assez douée pour un rôle, alors un producteur se chargeait de vous ou bien un inconnu en pleine nuit ou encore la mafia. C’est édifiant, ajoutez à cela l’éducation des jeunes femmes de l’époque, l’alcool, l’avènement de drogues et le besoin d’argent comme d’émancipation.

Un cocktail explosif. Et au cœur de tout cela : le tournage de Rebecca, premier chef-d’œuvre d’Hitchcock en 1939. Judith Anderson y incarne un second rôle essentiel. Énigmatique, glaçante (jugée injustement) laide pour l’époque, notre actrice traverse le tournage tel un cauchemar éveillé. Prenez le pitch d’un film entre thriller et horreur, des petits mots d’un corbeaux mal intentionné dans les loges, les multiples féminicides, la chute inopinée d’une corniche et des empoisonnements ici et là au grès des verres d’alcools non surveillés. Ajoutez à ça le fait que notre Alfred considère ses acteurs comme du « bétail », je cite, alors vous comprenez que vous n’êtes en sécurité nulle part !

Un coup de cœur mérité, Merci Michel Moatti. Maintenant il me tarde de regarder le film avec les yeux (qui ne clignent jamais) de Mrs Danvers.

PS : Michel Moatti boucle son ouvrage en mentionnant l’héroïne de Zoé Brisby. Coïncidence ? Je ne crois pas. (Ça tombe bien, on a les deux à la librairie !) Et pour finir, le film est l’adaptation du roman éponyme de Daphné Du Maurier !

Le mot de Marlène

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