Coup de coeur

Un été 79

Jean-Philippe Blondel
l'Iconoclaste 20.90 
Paru le 03/04/2025

Jean-Philippe Blondel conte la finalité, qu’elle soit la triste fin des Royer, comme celle de l’été ou encore l’ultime souffle de 1979. Il expose une famille bancale, des personnages ordinaires dans une vie banale en France. Tirons les cartes écornées de ce jeu de sept familles.

D’abord, je demande le père, Michel. Un homme rempli d’insatisfactions. Pas méchant mais on sent ses mains moites à travers les pages. La lassitude qui le ronge dans son existence franchement ennuyeuse. Un mari incapable, un père silencieux mais coiffé d’une rhétorique implacable. Le genre qui vous bassine avec excès de confiance qu’il est le mâle dominant alors qu’il ignore les jours de lessive pour sa ration de slips propresTout lui fait envie, tout le démange : des petites copines de son fils aîné aux vacances au club Med qu’il ne vivra jamais. Heureusement qu’il s’est réjoui de la mort d’un collègue de travail, sinon le portrait du personnage serait encore plus déprimant. Un homme qui, à tout bout de champ, se noie dans des idées de gauche mais transpire, au fond, la convoitise et les idéaux de l’autre camp dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom.

Puis la mère, la carte franchement usée d’Andrée. Belle, triste, mais décidée à trouver l’élan pour s’envoler vers sa liberté. Une femme esseulée, dont même les parents se refusent à soutenir son chemin de croix vers le divorce avec Michel. Néanmoins, elle trouve son salut dans l’amour de Pascal et Philippe, son métier de directrice d’école et son admiration (érotique) pour Yves Montand. (Merci aux idoles qui, sous les projecteurs, apportent un peu de joie aux lumineuses qui luttent dans l’ombre.) Et c’est dans de furtifs moments de plaisir, comme dans une cabine d’essayage ou dans une clairière loin de tout, qu’elle s’accorde une parenthèse de bonheur (car après tout, on n’est jamais mieux servi que par soi-même).

Et enfin : les deux grandes progénitures Royer, deux fils : l’un bon, l’autre mauvais, selon les calculs du père. Mais au fil des pages, on réalise vite que les idées périmées du paternel sont depuis longtemps obsolètes. C’est nauséabond mais c’était l’époque. Et malgré tout, à cette époque, on part en vacances. Des vacances charnières, où les non-dits, l’explosion inévitable d’un couple et la haine fraternelle se bousculent. Bienvenue dans les souvenirs de Blondel.

Ps : cet ouvrage plaira à tous ceux qui ont aimé un Perdant Magnifique de Florence Seyvos.
Pps : cet ouvrage est fait pour tous ceux qui se sentent quelque peu à l’étroit dans leur famille.

Le mot de Marlène

Qté :
Je souhaite commander un livre directement en ligne

Réservez et commandez tous les livres que vous souhaitez en ligne sur le site ou encore directement par mail à zannini@librairiedutheatre.fr

Panier de réservation
en ligne
Pas d'inscription
obligatoire
Paiement directement
en magasin
Retrait possible
Click N Collect