Adieu Kolyma

Un roman qui puise sa matière première dans les entrailles de l’Histoire. Passionnante restitution de ce véritable enfer blanc trop souvent méconnu ou oublié dans le vaste cv tortionnaire et affligeant du communisme. Antoine Sénanque est fascinant, il maîtrise son sujet et nous captive. Nourri de nombreux témoignages et porté par des lectures parfaitement assimilées, il réussit à nous livrer de nouvelles perspectives sur le purgatoire d’or qu’est la Kolyma.

De Budapest à Moscou, des vastes places militaires jusqu’aux confins anonymes de ce goulag rouge sang, Sénanque met en scène le combat de deux hommes : les Vadas, figures marquantes de la pègre. Mais articule aussi avec pudeur les espoirs de Sylla Back, l’amertume de l’émouvante infirmière K., la dangereuse nostalgie Stalinienne de Varlam de Tanneur ou encore l’énigmatique Impassible. Sans oublier ces silhouettes roumaines et Yacoutes. Ce sont des héros, des bêtes, des survivants en perpétuel conflit dans leur chair comme dans leur esprit. Le souvenir est une mémoire vive chez eux, une cicatrice fragile que la suivante vient aussitôt recouvrir puis entériner jusqu’à l’os. Rien n’est manichéen dans l’univers du camp, la survie efface les frontières du bien et du mal afin de restituer au lecteur toute la complexité d’une vie condamnée à la Kolyma.

Des pages inoubliables, dures, haletantes, aussi nécessaires que bouleversantes. Une lecture d’une intensité folle, Adieu Kolyma est un des piliers de ma rentrée littéraire.
Merci Antoine Sénanque pour ces détails, pour ces scènes incroyables :

Indéniable coup de cœur, il faut absolument le lire.